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Dans les années 1960, la compétition pour la suprématie mondiale entre
les États-Unis et l'URSS prenait – entre autres – la forme d'une
course aux missiles, chaque pays cherchant à dépasser l'autre en nombre et en
portée de vecteurs porteurs d'explosifs conventionnels ou nucléaires.
Dans les années 1980, le président américain Ronald Reagan chercha à dépasser
cette compétition en créant un bouclier anti-missile qui aurait été capable
d'arrêter tous les missiles adversaires en vol, avant qu'ils ne touchent leur
cible. Ce projet baptisé « Guerre des étoiles » (en référence au film), était
en fait un bluff visant à démoraliser les dirigeants soviétiques et à les
inciter à déverser des sommes considérables (qu'ils n'avaient pas) dans de
nouvelles recherches.
Aujourd'hui encore, aucun système anti-missile n'est hébergé dans des
satellites, mais les systèmes qui tirent depuis le sol des missiles
intercepteurs de missiles ont fait d'énormes progrès (l'anti-missile explose à
proximité du missile en vol pour le détruire). L'actualité nous a fait
connaître les noms de certains de ces systèmes: les Étatsuniens utilisent des
Patriot, les Russes des
S-400, les Israéliens parlent d'un
dôme de fer. La Chine, l'Inde et la France (antimissiles
Aster)
sont les trois autres pays disposant d'armes anti-missiles.
Après l'impasse de la course aux missiles, on s'orientait donc vers une
impasse « missile vs anti-missiles ». L'imagination n'étant jamais en reste
dans le domaine militaire, la phase suivante est venue des missiles
hypersoniques, ceux dont la vitesse atteint au moins Mach 5, ce qui les rend
très difficile à intercepter, d'autant que le temps laissé aux forces ennemies
pour réagir devient très faible. En outre, ces missiles de nouvelle génération
modifient en permanence leur trajectoire de quelques centaines de mètres vers
le haut, le bas, la gauche, la droite, de sorte que même si un anti-missile
anticipait correctement leur trajectoire globale, il aurait bien du mal à se
rapprocher suffisamment du missile au moment critique pour le neutraliser.
La Russie est pour l'instant le seul pays à maîtriser cette technologie:
missiles Zirkon (Mach 7, portée de 600 km) en 2015, Kinjal (Mach 10, 2000 km)
début 2018 et Avantgarde (Mach 20, 6000 km) fin 2018. Les experts estiment
qu'il faudra au moins une quinzaine d'années avant que des systèmes
anti-missiles efficaces ne soient mis au point. D'ici là, les porte-avions et
les bases de l'OTAN sont nus.
Ajoutons que ces missiles hypersoniques seront prochainement embarqués dans
des lanceurs, comparables à de petites fusées, qui leur permettront de
démarrer avec une altitude proche de l'espace et une vitesse de Mach 5. Ils
pourront ainsi toucher une cible n'importe où dans le monde depuis n'importe
quelle direction. Sachant que les États-Unis ont déployé leurs anti-missiles
au nord de leur pays, pour intercepter des missiles provenant de Russie en
passant par le pôle nord, la perspective que ces missiles passent désormais
par le pôle sud les inquiète.
La France vient d'annoncer qu'elle va tenter de
rattraper son retard
en testant un premier missile hypersonique en 2021.
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