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L'
ISMANS, école
d'ingénieurs située au Mans, est particulièrement en pointe dans la
modélisation mécanique structurelle automobile. Elle recrute des élèves de
prépa sur le concours e3a (écrit + entretien), des diplômés d'IUT et de BTS
(sur dossier), et des élèves étrangers (concours
EGA). Dans le contexte de
son rapprochement avec le
CESI, elle a choisi d'ouvrir un cycle
préparatoire intégré. Son directeur, M. Quinquis, a bien voulu nous dire
pourquoi.
Prépa Magazine: Continuerez-vous quand même à recruter en CPGE ?
M. Quinquis: Oui, nous continuerons nos recrutements sur tous les
canaux actuels. Mais nous visons qu'à terme le recrutement post-bac fournisse
les deux tiers de nos futurs élèves ingénieurs.
PM: Pourquoi ne pas simplement augmenter le recrutement en CPGE ?
M. Quinquis: L'industrie recherche des profils de plus en plus pointus ayant
en outre une vision transversale. Former un ingénieur en trois ans est donc de
plus en plus difficile. Ce n'est pas seulement une question de savoirs, mais
aussi d'approche des problèmes et de connaissance des métiers. En recrutant
post-bac, nous pourrons sensibiliser nos étudiants très tôt aux exigences
métier.
PM: Juste après le bac, n'est-ce pas un peu tôt pour se spécialiser ?
M. Quinquis: La formation restera généraliste et solide, mais par exemple nous
introduirons une dose d'apprentissage par la pratique, par des projets et des
réalisations. La pédagogie inductive, qui part d'exemples, est souvent plus
efficace et plus attractive (car illustrative) que la pédagogie déductive, qui
part des principes pour tenter d'en déduire la pratique. Or on ne peut
investir du temps dans cette approche que si l'étudiant n'est pas évalué
exclusivement sur sa capacité à passer des concours, c'est-à-dire à résoudre
des problèmes souvent théoriques avec une feuille et un crayon. Ce sera aussi
l'occasion de décloisonner les matières enseignées.
PM: Étiez-vous satisfait des étudiants de CPGE recrutés via e3a ?
M. Quinquis: Les élèves passés par une prépa ont de sérieux atouts, en termes
de capacité de travail et d'agilité en cours, notamment. Mais ils ont aussi
les défauts de leurs qualités, notamment une vision un peu trop académique de
l'ingénierie. Il faut savoir prendre le risque de faire des erreurs et ne pas
avoir toujours en tête la note à l'examen. On apprend beaucoup de ses échecs,
si l'on veut bien se demander ce qui n'a pas fonctionné.
PM: Le concours e3a reste-t-il le mieux adapté à l'ISMANS ?
M. Quinquis: Oui, dans la mesure où l'entretien personnalisé permet de
vraiment cerner les attentes et le potentiel d'un candidat. Nous sommes
devenus de plus en plus sélectifs sur cet entretien. Mais je remarque une
chose: il n'y a pratiquement pas de corrélation entre les notes à l'écrit et
la qualité de l'entretien. e3a nous a permis de recruter des profils
intéressants et des élèves motivés. Nous avons 40 admissibles qui ont placé
l'ISMANS en premier voeu cette année.
PM: Les écoles d'ingénieur qui ne sont pas financées par un ministère semblent
avoir toutes aujourd'hui une prépa intégrée. Est-ce une nécessité ?
M. Quinquis: En plus des avantages déjà évoqués en termes de formation, la
prépa intégrée apporte, il est vrai, un financement complémentaire bienvenu.
Un élève du cycle ingénieur coûte plus cher qu'un élève qu'un élève en prépa
intégrée.
PM: Merci de nous avoir accordé cet entretien.
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