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Il arrive que les scientifiques rejettent ce qu'ils ne comprennent pas.
Par exemple, il a fallu faire la démonstration qu'un avion pouvait voler avant
que la majorité des physiciens acceptent l'idée que quelque chose plus lourd
que l'air, et construit par l'homme, pouvait tutoyer les cieux. L'explication
théorique n'est venue que plus tard.
C'est peut-être ce qui est en train de se passer avec le « propulseur
impossible ». Créé il y a dix ans, il est composé d'un cône tronqué à
l'intérieur duquel sont envoyés des photons, qui rebondissent sur les parois.
Son inventeur prétend qu'une poussée est alors décelable, ce qui contredit le
principe de la conservation de la quantité de mouvement.
Seulement, au fil des ans, six équipes distinctes sont parvenues à reproduire
l'engin et à constater l'effet. Récemment, un physicien de l'Université de
Plymouth (Royaume-Uni) est parvenu à échafauder une
explication théorique à l'observation. Pour cela, il a
besoin de redéfinir l'inertie (qui devient quantifiée), de supposer que les
photons ont une masse inertielle, que la vitesse de la lumière varie dans la
cavité, et de faire appel à la mécanique quantique aussi bien qu'à la
relativité générale: une vraie prouesse. Sa théorie fait deux prédictions
testables, sa validité sera donc éprouvée dans les prochains mois.
Un tel propulseur a la caractéristique de ne pas utiliser de carburant,
seulement de l'énergie – qui peut être récoltée, dans l'espace, par des
panneaux solaires. Il est trop tôt pour savoir si la poussée sera suffisante
pour équiper des engins spatiaux (par exemple pour les mouvements de faible
amplitude qui servent à repositionner des satellites), mais la NASA est
plus qu'intéressée: elle a construit sa propre réplique.
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