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L'ère des missiles hypersoniques (2019-01-31)


Dans les années 1960, la compétition pour la suprématie mondiale entre les États-Unis et l'URSS prenait – entre autres – la forme d'une course aux missiles, chaque pays cherchant à dépasser l'autre en nombre et en portée de vecteurs porteurs d'explosifs conventionnels ou nucléaires.

Dans les années 1980, le président américain Ronald Reagan chercha à dépasser cette compétition en créant un bouclier anti-missile qui aurait été capable d'arrêter tous les missiles adversaires en vol, avant qu'ils ne touchent leur cible. Ce projet baptisé « Guerre des étoiles » (en référence au film), était en fait un bluff visant à démoraliser les dirigeants soviétiques et à les inciter à déverser des sommes considérables (qu'ils n'avaient pas) dans de nouvelles recherches.

Aujourd'hui encore, aucun système anti-missile n'est hébergé dans des satellites, mais les systèmes qui tirent depuis le sol des missiles intercepteurs de missiles ont fait d'énormes progrès (l'anti-missile explose à proximité du missile en vol pour le détruire). L'actualité nous a fait connaître les noms de certains de ces systèmes: les Étatsuniens utilisent des Patriot, les Russes des S-400, les Israéliens parlent d'un dôme de fer. La Chine, l'Inde et la France (antimissiles Aster) sont les trois autres pays disposant d'armes anti-missiles.

Après l'impasse de la course aux missiles, on s'orientait donc vers une impasse « missile vs anti-missiles ». L'imagination n'étant jamais en reste dans le domaine militaire, la phase suivante est venue des missiles hypersoniques, ceux dont la vitesse atteint au moins Mach 5, ce qui les rend très difficile à intercepter, d'autant que le temps laissé aux forces ennemies pour réagir devient très faible. En outre, ces missiles de nouvelle génération modifient en permanence leur trajectoire de quelques centaines de mètres vers le haut, le bas, la gauche, la droite, de sorte que même si un anti-missile anticipait correctement leur trajectoire globale, il aurait bien du mal à se rapprocher suffisamment du missile au moment critique pour le neutraliser.



La Russie est pour l'instant le seul pays à maîtriser cette technologie: missiles Zirkon (Mach 7, portée de 600 km) en 2015, Kinjal (Mach 10, 2000 km) début 2018 et Avantgarde (Mach 20, 6000 km) fin 2018. Les experts estiment qu'il faudra au moins une quinzaine d'années avant que des systèmes anti-missiles efficaces ne soient mis au point. D'ici là, les porte-avions et les bases de l'OTAN sont nus.

Ajoutons que ces missiles hypersoniques seront prochainement embarqués dans des lanceurs, comparables à de petites fusées, qui leur permettront de démarrer avec une altitude proche de l'espace et une vitesse de Mach 5. Ils pourront ainsi toucher une cible n'importe où dans le monde depuis n'importe quelle direction. Sachant que les États-Unis ont déployé leurs anti-missiles au nord de leur pays, pour intercepter des missiles provenant de Russie en passant par le pôle nord, la perspective que ces missiles passent désormais par le pôle sud les inquiète.

La France vient d'annoncer qu'elle va tenter de rattraper son retard en testant un premier missile hypersonique en 2021.

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