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Nouvelle Casio Graph 90+E (2018-11-08)


Casio vient de sortir une nouvelle machine baptisée Graph 90+E. Est-elle adaptée à la prépa ?

Désormais dotée d'un nouveau menu dédié à la programmation Python, cette calculatrice renforce son statut d'excellente calculatrice graphique. Elle impressionne par sa vitesse d'exécution et son agréable écran couleur en bonne définition. La couleur est utilisée à bon escient, que ce soit pour simplifier l'écriture des calculs (coloration des parenthèses) ou améliorer les graphiques (résolution graphique d'inéquations).

Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés, la Casio Graph 90+E reprenant quasiment à l'identique le clavier des anciennes Casio de la série Graph. Pour les autres, disons que vous aurez affaire à une version améliorée de la TI 83 (en termes de fonctionnalités, d'écran et surtout de puissance), pour le même prix aux alentours de 99 euros. Amateurs de calcul formel (sommes, intégrales, limites, « avec des lettres »), passez votre chemin et tournez-vous plutôt vers la Casio ClassPad II FX-CP400 ou la TI-Nspire CX CAS (130 euros), sauf si l'application non officielle Eigenmath vous suffit.

Peu encombrante et légère, la Casio Graph 90+E donne tout de suite une impression de solidité bienvenue. Côté design, on aime ou on n'aime pas le côté tout blanc, mais on peut de toutes façons regretter les touches de fonction et le pavé directionnel argentés donc peu lisibles. On appréciera la présence de piles, qui offrent une bonne autonomie tout en limitant le stress de la décharge subite de la batterie un jour de concours. La calculatrice est également munie des ports usuels (mini usb, mini jack) qui permettent de la brancher très simplement à un ordinateur (l'emplacement de stockage étant alors vu comme une clef usb).

L'interface est organisée autour du traditionnel menu, grâce auquel vous pourrez accéder aux fonctionnalités intégrées, aux applications préchargées (que vous pourrez retrouver sur le site de Casio en cas d'erreur de manipulation), et enfin aux applications que vous pourrez télécharger en complément. Pour vous y retrouver dans ce foisonnement de possibilités, vous pourrez compter sur les tutoriels de la chaîne Youtube Casio Éducation.

Le mode de calcul principal (Exe/Math) permet de faire des calculs numériques, vectoriels, matriciels et complexes. Il procure le mode de saisie habituel des Casio, intuitif et très agréable à l'usage (il évite en particulier la surcharge de parenthèses pour les fractions et les exposants). Les résultats sont donnés sous forme exacte et affichés de manière naturelle. Il est même possible de calculer avec les chiffres significatifs en physique. En cas de doute, on peut rechercher la fonction souhaitée dans le catalogue en tapant les premières lettres qui composent le mot, ce qui économise un temps précieux.

Parmi les autres fonctionnalités intégrées, citons les tracés de courbes ou de coniques, la résolution d'équations et d'inéquations (numériquement et graphiquement), le tableur, l'étude de suites numériques définies par récurrence, les statistiques, les maths financières, l'acquisition de données depuis une interface de mesures physiques... Tout y est, et vous y trouverez même quelques fonctionnalités innovantes comme le tracé dynamique de courbes (bien utile en particulier pour les équations paramétrées).

Dans les applications supplémentaires préchargées, on peut retrouver les expériences aléatoires, les conversions d'unité, le tracé de graphes 3D, la fonctionnalité Physium (tableau périodique des éléments et bibliothèque de constantes physiques fondamentales) et le fameux module Python. S'il est pratique à utiliser, notons toutefois que l'absence de vrai clavier azerty ou qwerty rend la saisie un peu longue, même si un tableau des caractères spéciaux est accessible via les touches Fonction.

Le problème principal est que la légèreté a imposé le choix de microPython, qui est tout à fait suffisant pour la programmation de niveau lycée. Mais pour la prépa, certaines fonctions vont manquer à l'appel (par exemple, pow, qui permet de calculer une exponentiation modulaire), voire même des bibliothèques bien utiles, comme numpy. Si ce module peut vous dépanner pour de petits programmes, il vous sera donc impossible de tester toutes les fonctions vues en classe.

D'autres applications préchargées paraissent à première vue un peu plus gadget, comme Plot Image qui permet de rajouter une image réelle en fond d'écran des graphiques et d'y superposer une courbe. En outre, un kit de développement non officiel a permis à d'autres applications de voir le jour: citons par exemple le moteur de calcul formel Eigenmath qui pallie l'un des principaux défauts de cette calculatrice, l'absence de calculs symboliques.

Enfin, notez que le mode examen, censé verrouiller toutes les données rajoutées par le candidat dans la mémoire de sa calculatrice (et désactivable seulement à l'aide d'une deuxième calculatrice ou d'un ordinateur), est ici un peu sévère puisqu'il désactive toutes les applications non intégrées dans la calculatrice (comme les graphes en 3D, Physium ou même le calcul vectoriel du mode Exe/Mat). Rien ne dit toutefois que ce mode sera imposé aux concours dans les prochaines années.

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