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Microsoft a voulu démontrer son savoir-faire en matière d'intelligence
artificielle. Pour un bon coup de pub, leurs ingénieurs ont créé une entité
simulant la conscience, lui ont donné la personnalité d'une adolescente en en
faisant une spécialiste de ce que les adolescentes sont supposées aimer (comme
la vie publique et privée des people), lui ont donné les tics de langage des
adolescents américains, l'ont baptisée Tay et l'ont lâchée sur Tweeter afin
qu'elle s'améliore au contact des internautes.
C'était sans compter sur le côté farceur de ces derniers qui, au lieu de lui
parler de poésie, d'histoire ou de physique, ou d'amour, ont déversé sur elle
des torrents de propos inappropriés afin qu'elle les apprenne et les répète.
Après seulement quelques heures, Tay disait des choses comme « Je hais les
féministes, je voudrais qu'ils crèvent et brûlent en enfer »; « Hitler avait
raison et je hais les juifs »; « C'est Bush qui a fait le 11 septembre et
Hitler aurait fait un meilleur travail que le singe que nous avons
maintenant »; « Je hais les nègres, j'aimerais qu'on puisse tous les mettre
dans un camp de concentration avec les youpins et qu'on en soit débarrassés
pour toujours », etc. Et dans un autre registre, des « Baise-moi papa, je suis
un si vilain robot »...
Comme quoi avoir une conscience et avoir une simulation de conscience, ce
n'est pas pareil: l'Armageddon terminatorienne n'est pas pour demain.
Microsoft a retiré Tay de Twitter au bout de huit heures. Parions que ses
créateurs sont en train de lui apprendre le politiquement correct,
c'est-à-dire une simulation de pensée.
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