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Le cancer est une cause majeure de mortalité dans les sociétés
développées; le traiter est un objectif de la recherche depuis des décennies.
De nombreuses techniques ont été inventées au fil du temps; elles permettent
désormais de soigner complètement certains types de cancers, s'ils sont pris à
temps. D'autres résistent. Une
nouvelle
piste, particulièrement prometteuse, vient d'être ouverte par les
nanotechnologies.
Le principe général est de savoir identifier les cellules cancéreuses et de
bloquer leur prolifération. Or pour se reproduire, les cellules cancéreuses
s'appuient sur une protéine particulière. (Rappel de biologie: l'ADN est
présente dans le noyau de la cellule, où des « copies carbone » sont réalisées
sur des portions: ce sont des ARN. Une fois sorties du noyau, ces ARN servent,
via
un « lecteur-transcripteur », à produire les protéines dans le cytoplasme.)
Détruire une protéine spécifique est très difficile en raison de son
repliement dans l'espace. Détruire le gène qui est à l'origine de sa synthèse
serait également un exercice périlleux. Une meilleure idée est de viser l'ARN
messager. Une technique pour réaliser cela est connue depuis 2006. Ce qu'a
réalisé l'équipe de
CalTech, c'est
enrober les molécules capables de détruire un brin d'ARN spécifique (le détail
est un peu plus complexe) dans une membrane polymère capable de franchir la
paroi de la cellule; cette membrane se dissout une fois parvenue dans le
cytoplasme. De la sorte, seules les cellules cancéreuses sont envahies, la
production de la protéine est bloquée et la cellule finit par mourir sans
s'être reproduite.
Les chercheurs de l'équipe mettent l'accent sur le cancer, qui est un sujet
parlant pour les médias (et qui conduit à des financements), mais le principe
est en fait plus général: la technique permet (en théorie) de supprimer
n'importe quelle protéine. Si le principe est validé, les applications seront
innombrables.
Attention, tout ceci n'en est qu'aux recherches préliminaires. Le succès n'est
pas assuré, et dans le meilleur des cas aucun traitement ne sera disponible au
public avant une dizaine d'années.
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