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Casio vient de sortir une nouvelle machine baptisée Graph 90+E.
Est-elle adaptée à la prépa ?
Désormais dotée d'un nouveau menu dédié à la programmation Python, cette
calculatrice renforce son statut d'excellente calculatrice graphique. Elle
impressionne par sa vitesse d'exécution et son agréable écran couleur en bonne
définition. La couleur est utilisée à bon escient, que ce soit pour simplifier
l'écriture des calculs (coloration des parenthèses) ou améliorer les
graphiques (résolution graphique d'inéquations).
Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés, la Casio Graph 90+E
reprenant quasiment à l'identique le clavier des anciennes Casio de la série
Graph. Pour les autres, disons que vous aurez affaire à une version améliorée
de la TI 83 (en termes de fonctionnalités, d'écran et surtout de puissance),
pour le même prix aux alentours de 99 euros. Amateurs de calcul formel
(sommes, intégrales, limites, « avec des lettres »), passez votre chemin et
tournez-vous plutôt vers la Casio ClassPad II FX-CP400 ou la TI-Nspire CX CAS
(130 euros), sauf si l'application non officielle Eigenmath vous suffit.
Peu encombrante et légère, la Casio Graph 90+E donne tout de suite une
impression de solidité bienvenue. Côté design, on aime ou on n'aime pas le
côté tout blanc, mais on peut de toutes façons regretter les touches de
fonction et le pavé directionnel argentés donc peu lisibles. On appréciera la
présence de piles, qui offrent une bonne autonomie tout en limitant le stress
de la décharge subite de la batterie un jour de concours. La calculatrice est
également munie des ports usuels (mini usb, mini jack) qui permettent de la
brancher très simplement à un ordinateur (l'emplacement de stockage étant
alors vu comme une clef usb).
L'interface est organisée autour du traditionnel menu, grâce auquel vous
pourrez accéder aux fonctionnalités intégrées, aux applications préchargées
(que vous pourrez retrouver sur le site de Casio en cas d'erreur de
manipulation), et enfin aux applications que vous pourrez télécharger en
complément. Pour vous y retrouver dans ce foisonnement de possibilités, vous
pourrez compter sur les tutoriels de la chaîne Youtube Casio Éducation.
Le mode de calcul principal (Exe/Math) permet de faire des calculs numériques,
vectoriels, matriciels et complexes. Il procure le mode de saisie habituel des
Casio, intuitif et très agréable à l'usage (il évite en particulier la
surcharge de parenthèses pour les fractions et les exposants). Les résultats
sont donnés sous forme exacte et affichés de manière naturelle. Il est même
possible de calculer avec les chiffres significatifs en physique. En cas de
doute, on peut rechercher la fonction souhaitée dans le catalogue en tapant
les premières lettres qui composent le mot, ce qui économise un temps
précieux.
Parmi les autres fonctionnalités intégrées, citons les tracés de courbes ou de
coniques, la résolution d'équations et d'inéquations (numériquement et
graphiquement), le tableur, l'étude de suites numériques définies par
récurrence, les statistiques, les maths financières, l'acquisition de données
depuis une interface de mesures physiques... Tout y est, et vous y trouverez
même quelques fonctionnalités innovantes comme le tracé dynamique de courbes
(bien utile en particulier pour les équations paramétrées).
Dans les applications supplémentaires préchargées, on peut retrouver les
expériences aléatoires, les conversions d'unité, le tracé de graphes 3D, la
fonctionnalité Physium (tableau périodique des éléments et bibliothèque de
constantes physiques fondamentales) et le fameux module Python. S'il est
pratique à utiliser, notons toutefois que l'absence de vrai clavier azerty ou
qwerty rend la saisie un peu longue, même si un tableau des caractères
spéciaux est accessible via les touches Fonction.
Le problème principal est que la légèreté a imposé le choix de microPython,
qui est tout à fait suffisant pour la programmation de niveau lycée. Mais pour
la prépa, certaines fonctions vont manquer à l'appel (par exemple,
pow, qui permet de calculer une exponentiation modulaire), voire même
des bibliothèques bien utiles, comme numpy. Si ce module peut vous dépanner
pour de petits programmes, il vous sera donc impossible de tester toutes les
fonctions vues en classe.
D'autres applications préchargées paraissent à première vue un peu plus
gadget, comme Plot Image qui permet de rajouter une image réelle en fond
d'écran des graphiques et d'y superposer une courbe. En outre, un kit de
développement non officiel a permis à d'autres applications de voir le jour:
citons par exemple le moteur de calcul formel Eigenmath qui pallie l'un des
principaux défauts de cette calculatrice, l'absence de calculs symboliques.
Enfin, notez que le mode examen, censé verrouiller toutes les données
rajoutées par le candidat dans la mémoire de sa calculatrice (et désactivable
seulement à l'aide d'une deuxième calculatrice ou d'un ordinateur), est ici un
peu sévère puisqu'il désactive toutes les applications non intégrées dans la
calculatrice (comme les graphes en 3D, Physium ou même le calcul vectoriel du
mode Exe/Mat). Rien ne dit toutefois que ce mode sera imposé aux concours dans
les prochaines années.
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