De nombreuses écoles d'ingénieurs et de commerce tentent de combiner
leurs offres d'enseignement en permettant à des élèves-ingénieurs de suivre un
double cursus en école de commerce. Cette approche permet de répondre à des
demandes de l'industrie, qui recherche des profils polyvalents, mais exige des
efforts et des sacrifices très importants de la part d'élèves en fin de
scolarité.
L'école d'ingénieurs UTC et l'école de
commerce Kedge proposent maintenant une autre
approche. Après le bac (ou après une sup !), les élèves suivent une classe
préparatoire intégrée combinant les sciences et technologies d'une part, les
sciences humaines et sociales d'autre part. À son issue, les étudiants
pourront choisir une formation d'ingénieur, ou une formation de manager, ou
encore un double diplôme, qu'ils seront cette fois bien préparés à aborder.
Les inscriptions se font via APB; la scolarité sera déployée sur deux campus
(chaque élève doit en choisir un dès le début): Marseille (campus de Kedge) et
Compiègne (campus de l'UTC).
L'entreprise de cours particuliers Réussite a écrit une présentation
très succincte des programmes de prépa, tout en français, sans aucune
équation. Vous les trouverez ici:
sup,
spé.
Au 1er janvier 2017, les Mines de Nantes et Télécom Bretagne fusionneront. Leur
organisme de rattachement, l'Institut Mines-Télécom, se rebaptise à occasion
IMT. L'école fusionnée s'appellera ainsi IMT Atlantique.
L'ISMANS, école
d'ingénieurs située au Mans, est particulièrement en pointe dans la
modélisation mécanique structurelle automobile. Elle recrute des élèves de
prépa sur le concours e3a (écrit + entretien), des diplômés d'IUT et de BTS
(sur dossier), et des élèves étrangers (concours EGA). Dans le contexte de
son rapprochement avec le CESI, elle a choisi d'ouvrir un cycle
préparatoire intégré. Son directeur, M. Quinquis, a bien voulu nous dire
pourquoi.
Prépa Magazine: Continuerez-vous quand même à recruter en CPGE ?
M. Quinquis: Oui, nous continuerons nos recrutements sur tous les
canaux actuels. Mais nous visons qu'à terme le recrutement post-bac fournisse
les deux tiers de nos futurs élèves ingénieurs.
PM: Pourquoi ne pas simplement augmenter le recrutement en CPGE ?
M. Quinquis: L'industrie recherche des profils de plus en plus pointus ayant
en outre une vision transversale. Former un ingénieur en trois ans est donc de
plus en plus difficile. Ce n'est pas seulement une question de savoirs, mais
aussi d'approche des problèmes et de connaissance des métiers. En recrutant
post-bac, nous pourrons sensibiliser nos étudiants très tôt aux exigences
métier.
PM: Juste après le bac, n'est-ce pas un peu tôt pour se spécialiser ?
M. Quinquis: La formation restera généraliste et solide, mais par exemple nous
introduirons une dose d'apprentissage par la pratique, par des projets et des
réalisations. La pédagogie inductive, qui part d'exemples, est souvent plus
efficace et plus attractive (car illustrative) que la pédagogie déductive, qui
part des principes pour tenter d'en déduire la pratique. Or on ne peut
investir du temps dans cette approche que si l'étudiant n'est pas évalué
exclusivement sur sa capacité à passer des concours, c'est-à-dire à résoudre
des problèmes souvent théoriques avec une feuille et un crayon. Ce sera aussi
l'occasion de décloisonner les matières enseignées.
PM: Étiez-vous satisfait des étudiants de CPGE recrutés via e3a ?
M. Quinquis: Les élèves passés par une prépa ont de sérieux atouts, en termes
de capacité de travail et d'agilité en cours, notamment. Mais ils ont aussi
les défauts de leurs qualités, notamment une vision un peu trop académique de
l'ingénierie. Il faut savoir prendre le risque de faire des erreurs et ne pas
avoir toujours en tête la note à l'examen. On apprend beaucoup de ses échecs,
si l'on veut bien se demander ce qui n'a pas fonctionné.
PM: Le concours e3a reste-t-il le mieux adapté à l'ISMANS ?
M. Quinquis: Oui, dans la mesure où l'entretien personnalisé permet de
vraiment cerner les attentes et le potentiel d'un candidat. Nous sommes
devenus de plus en plus sélectifs sur cet entretien. Mais je remarque une
chose: il n'y a pratiquement pas de corrélation entre les notes à l'écrit et
la qualité de l'entretien. e3a nous a permis de recruter des profils
intéressants et des élèves motivés. Nous avons 40 admissibles qui ont placé
l'ISMANS en premier voeu cette année.
PM: Les écoles d'ingénieur qui ne sont pas financées par un ministère semblent
avoir toutes aujourd'hui une prépa intégrée. Est-ce une nécessité ?
M. Quinquis: En plus des avantages déjà évoqués en termes de formation, la
prépa intégrée apporte, il est vrai, un financement complémentaire bienvenu.
Un élève du cycle ingénieur coûte plus cher qu'un élève qu'un élève en prépa
intégrée.
Coloniser la planète Mars est un classique de la science-fiction, au
moins depuis l'Histoire du futur de Robert
Heinlein, publiée dans les années 1940 et 1950 soit quelques années avant
que Youri Gagarine ne devienne le premier homme dans l'espace (1961).
Des plans pour cette colonisation ont déjà vu le jour, mais sans possibilité
réelle de concrétisation: jusqu'à une date récente, l'espace était le domaine
réservé des États, et ceux-ci ont d'autres priorités budgétaires que les
voyages interplanétaires.
Ces dernières années, plusieurs entreprises ont construit des fusées. L'une
d'elles ravitaille maintenant la spation spatiale internationale. D'autres ont
des fusées réutilisables, capables de revenir et se poser toutes seules à leur
point de départ. La plus connue est SpaceX, créée par Elon Musk.
Musk a déjà fait ses preuves en tant qu'entrepreneur: il a co-fondé Paypal
(paiements sur Internet), un constructeur de voitures électriques (Tesla), une
entreprise de panneaux solaires (Solar City) et une usine de batteries
électriques (Gigafactory), en plus de SpaceX. Il propose maintenant d'établir
dans dix ans un service régulier Terre-Mars capable d'emporter 100 personnes à
la fois, le trajet prenant en moyenne 80 jours. Les grandes lignes sont
présentées dans une vidéo enthousiasmante:
Il reste beaucoup à penser avant que le projet ne soit réellement crédible
cependant: comment le carburant pour le vol retour sera-t-il fabriqué sur
Mars ? Qui financera ce projet et pourquoi ? Sans parler des innombrables
aspects liés à l'ingénierie, l'organisation et la psychologie...
Le plateau de Saclay, en banlieue sud de Paris, est en plein travaux
avec la construction de nombreux bâtiments pour regrouper des institutions
d'enseignement supérieur. Certaines écoles y ont déjà déménagé, d'autres
préparent encore cette transition.
L'ENS Cachan (située actuellement à... Cachan, déjà en banlieue sud de Paris)
déménagera à Saclay en 2019. Ceci s'accompagne d'un changement de nom de
l'école, qui devient dès à présent l'ENS Paris-Saclay (tandis qu'Ulm reste
l'ENS Paris). La formation est également restructurée en trois pôles:
enseignement supérieur, rechercher et interfaces.
Une présentation rapide de l'école et de ses futurs locaux se trouve sur le
site ens-paris-saclay.fr.
Un jeune polytechnicien passionné d'enseignement a créé un site sur
lequel il donne son avis sur une sélection d'ouvrages (les meilleurs et les
pires) destinés aux prépas scientifiques. Les pages du site Meilleur Livre
permettent de choisir une année (sup, spé) et une matière (maths, physique,
chimie, français).
L'intelligence artificielle est sur toutes les lèvres ces mois-ci. Ses
capacités ont véritablement mûri, après des décennies de succès relatifs et
d'échecs cuisants, grâce à la technique de l'apprentissage
profond.
On se souvient de la victoire, déjà lointaine, de l'ordinateur
Deep Blue d'IBM
contre Gary Kasparov, champion du monde d'échecs, en 1997; depuis, la
domination des ordinateurs contre les humains est totale. Les matchs n'ont
d'intérêt qu'en imposant des handicaps aux machines.
Cette année, en mars, c'est un programme conçu par Google qui a battu au jeu
de Go le champion du monde en titre.
Dans les deux cas, il s'agissait de jeux dits de stratégie.
Tout récemment, c'est dans une simulation temps réel que l'ordinateur l'a
emporté sur l'humain. Il s'agit d'une simulation de combat aérien, très
réaliste, dans un cockpit utilisé pour la formation des pilotes de chasse. Un
spécialiste de la chasse était opposé
à un adversaire synthétique pilotant un avion ennemi et le résultat est sans
appel: victoire totale pour la machine.
Ce n'est que le début, et les applications de l'intelligence artificielle sont
innombrables.
Il semble bien que nous soyons à l'aube d'une nouvelle révolution
industrielle. Tout comme la machine avait remplacé ou complémenté les bras et
les jambes des artisans et ouvriers pendant la première, elle est appelée à
remplacer ou compléter l'esprit cette fois-ci. Selon le cabinet de conseil
McKinsey, elle entraînera des changements 300 fois plus profonds et se
matérialisera 10 fois plus vite que la précédente.
Plusieurs écoles se sont associées pour créer une marque ombrelle
appelée « Yncréa »: HEI (Lille), l'ISA (agriculture) de Lille et les ISEN
(électronique et numérique) de Lille, Brest, Toulon et Fès (Maroc).
Attention, la mise en œuvre est compliquée.
Pour la communication à l'étranger, seul le nom Yncréa sera utilisé.
L'association « Groupe HEI ISA ISEN Lille » devient « Yncréa
Hauts-de-France », mais les noms des écoles sont conservés: elles s'appellent
désormais HEI-Yncréa, ISA-Yncréa et ISEN-Lille-Yncréa.
L'association qui gère l'ISEN de Brest, qui s'appelait « ISEN Brest »,
devient « Yncréa Ouest », et l'école elle-même devient
ISEN-Ouest-Yncréa.
L'association qui gère l'ISEN de Toulon devient « Yncréa Méditerranée »,
et l'école devient ISEN-Méditerrannée-Yncréa.
L'ISEN de Fès devient Yncréa Maroc.
Ce changement a pour vocation de « communiquer de façon plus lisible sur les
ambitions et les offres des marques constitutives » (c'est-à-dire les noms des
écoles).
Il semble que rien ne change à part la communication: pas de différence pour
les concours d'admission, la scolarité ou les diplômes.
L'École des Mines
d'Alès, une association d'élèves de la même école (le « Cévennes car
club »), le Lycée privé Saint-Hilaire (Paris) et l'IUT de Nîmes se
sont associés pour acheter et modifier une voiture de course (marque Lotus,
modèle Elise). Elle participera à des compétitions après avoir été modifiée
pour être la plus « verte » possible.
La voiture utilisera des biocarburants, qui seront testés lors des TP des
élèves de prépa BCPST du Lycée Saint-Hilaire. Ceux-ci évalueront également les
nouveaux matériaux (cuir vegan) avec lesquels les intérieurs seront refaits.
L'ensemble pourra servir pour élaborer des TIPE originaux. Les élèves du lycée
chercheront également des financements (crowdfunding, sponsoring) pour
permettre au véhicule de s'inscrire à des compétitions sportives.
La voiture sera présente au Salon de l'automobile de Paris en octobre 2016.
Les lentilles que l'on manipule sur les bancs d'optique utilisent le
principe de réfraction de la lumière. Qu'elles soient convexes ou concaves,
leur principe remonte à plusieurs siècles, même si les matériaux qui les
composent ont bien évolué entre-temps. Une équipe de l'Université Harvard
(États-Unis) a fait la démonstration d'une nouvelle idée qui change complètement d'approche.
Au lieu de dévier la lumière avec un matériau transparent, il s'agit cette
fois de déposer sur une plaque de quartz des millions de « piliers » via des
techniques qui sont bien rodées dans le domaine de la gravure de circuits
intégrés (comme des processeurs).
L'image obtenue est 30% plus fine que celle fournie par les meilleures
optiques actuelles. Elle est aussi exempte d'aberrations chromatiques. La
taille de la lentille peut être arbitrairement grande ou petite. Elle est peu
encombrante puisqu'elle est plate. Enfin, le coût est faible, bien inférieur à
celui d'une lentille haut de gamme. Changer la distance focale, par contre,
reste aussi impossible que sur une lentille puisqu'il faut changer la
disposition et la taille des piliers.
Cette création devrait avoir des conséquences en cascade, depuis
l'amélioration des photos prises par un smartphone jusqu'au perfectionnement
de processeurs optiques.
Dans les pays riches, la main d'œuvre est suffisamment coûteuse
pour que nombre d'usines préfèrent remplacer les ouvriers par des robots. Mais
une usine automatisée, cela coûte cher à installer et il est difficile de la
modifier pour changer de production. Le conglomérat allemand Siemens a
développé des robots araignées qui pourraient changer la donne.
Ces robots sont capables de plusieurs types de tâches, notamment souder et
construire en 3d, sur le modèle des imprimantes par ajout de matière. Ils
communiquent entre eux, collaborent et vont se recharger tout seuls.
Les possibilités offertes par la combinaison de ces robots sont considérables,
et sans commune mesure avec celles des machines-outils sous forme de bras. La
productivité pour des tâches spécifiques est cependant moindre: il faudra
voir, à l'usage, si ce défaut sera compensé par la souplesse de cette nouvelle
solution.
Il arrive que les scientifiques rejettent ce qu'ils ne comprennent pas.
Par exemple, il a fallu faire la démonstration qu'un avion pouvait voler avant
que la majorité des physiciens acceptent l'idée que quelque chose plus lourd
que l'air, et construit par l'homme, pouvait tutoyer les cieux. L'explication
théorique n'est venue que plus tard.
C'est peut-être ce qui est en train de se passer avec le « propulseur
impossible ». Créé il y a dix ans, il est composé d'un cône tronqué à
l'intérieur duquel sont envoyés des photons, qui rebondissent sur les parois.
Son inventeur prétend qu'une poussée est alors décelable, ce qui contredit le
principe de la conservation de la quantité de mouvement.
Seulement, au fil des ans, six équipes distinctes sont parvenues à reproduire
l'engin et à constater l'effet. Récemment, un physicien de l'Université de
Plymouth (Royaume-Uni) est parvenu à échafauder une explication théorique à l'observation. Pour cela, il a
besoin de redéfinir l'inertie (qui devient quantifiée), de supposer que les
photons ont une masse inertielle, que la vitesse de la lumière varie dans la
cavité, et de faire appel à la mécanique quantique aussi bien qu'à la
relativité générale: une vraie prouesse. Sa théorie fait deux prédictions
testables, sa validité sera donc éprouvée dans les prochains mois.
Un tel propulseur a la caractéristique de ne pas utiliser de carburant,
seulement de l'énergie – qui peut être récoltée, dans l'espace, par des
panneaux solaires. Il est trop tôt pour savoir si la poussée sera suffisante
pour équiper des engins spatiaux (par exemple pour les mouvements de faible
amplitude qui servent à repositionner des satellites), mais la NASA est
plus qu'intéressée: elle a construit sa propre réplique.
Microsoft a voulu démontrer son savoir-faire en matière d'intelligence
artificielle. Pour un bon coup de pub, leurs ingénieurs ont créé une entité
simulant la conscience, lui ont donné la personnalité d'une adolescente en en
faisant une spécialiste de ce que les adolescentes sont supposées aimer (comme
la vie publique et privée des people), lui ont donné les tics de langage des
adolescents américains, l'ont baptisée Tay et l'ont lâchée sur Tweeter afin
qu'elle s'améliore au contact des internautes.
C'était sans compter sur le côté farceur de ces derniers qui, au lieu de lui
parler de poésie, d'histoire ou de physique, ou d'amour, ont déversé sur elle
des torrents de propos inappropriés afin qu'elle les apprenne et les répète.
Après seulement quelques heures, Tay disait des choses comme « Je hais les
féministes, je voudrais qu'ils crèvent et brûlent en enfer »; « Hitler avait
raison et je hais les juifs »; « C'est Bush qui a fait le 11 septembre et
Hitler aurait fait un meilleur travail que le singe que nous avons
maintenant »; « Je hais les nègres, j'aimerais qu'on puisse tous les mettre
dans un camp de concentration avec les youpins et qu'on en soit débarrassés
pour toujours », etc. Et dans un autre registre, des « Baise-moi papa, je suis
un si vilain robot »...
Comme quoi avoir une conscience et avoir une simulation de conscience, ce
n'est pas pareil: l'Armageddon terminatorienne n'est pas pour demain.
Microsoft a retiré Tay de Twitter au bout de huit heures. Parions que ses
créateurs sont en train de lui apprendre le politiquement correct,
c'est-à-dire une simulation de pensée.
Un laboratoire de l'université américaine John Hopkins a conçu, réalisé
et testé des drones capables de rester immergés en mer plusieurs mois, jusqu'à
100 m de profondeur, avant d'être activés, faire surface et décoller pour une
mission.
Baptisés CRACUNS
(ce qui sonne en anglais comme « krakken », le mythique monstre des mers), ces
drones à quatre hélices sont bon marché et peuvent donc être activés par
grappes, de sorte que la perte d'une proportion significative de l'essaim
n'empêche pas la réalisation de la mission – militaire, sans doute, mais
pourquoi pas scientifique aussi, pour étudier les courants marins par exemple.
Samedi 5 mars, de 10h à 17h,
l'EEIGM (École européenne
d'ingénieurs en génie des matériaux, 6 rue Bastien-Lepage, 54 000 Nancy) vous
accueillera pour vous présenter l'école, la formation et les débouchés. Il y
aura aussi des démonstrations (coulée de cristal, fabrication de filaments
polymères façon toile d'araignée) et des expériences ludiques pour les
enfants.
Deux écoles du Nord, Télécom
Lille et les Mines de Douai, ont
décidé de fusionner pour créer une nouvelle école qui s'appellera
Mines-Télécom Lille. L'opération administrative sera finalisée au
1er janvier 2017, et la première promotion sera accueillie en
septembre 2018. L'école conservera les deux sites actuels.
Le samedi 5 mars, l'École de chimie
de Rennes vous accueillera au 11 allée de Beaulieu, de 9h30 à 12h et de
13h30 à 17h. Les enseignants-chercheurs et les élèves répondront à toutes vos
questions, et vous pourrez tout visiter (salles de cours et de TP, résidence
des élèves, centre de documentation, halle de génie chimique).