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La
Conférence des grandes écoles a
publié son enquête annuelle sur l'
insertion
professionnelle des jeunes diplômés des grandes écoles, enquête reprise
notamment par
Le
Monde. La crise a rejoint les ingénieurs: en un an, le taux d'emploi est
passé de 94% à 85%, la différence s'expliquant surtout par la poursuite
d'étude (thèse) afin d'augmenter encore la valeur du CV – et de
repousser
l'entrée sur le marché du travail.
Dans ce contexte, un nombre croissant de jeunes diplômés créent leur propre
entreprise, le plus souvent dans le domaine du numérique. L'écrasante majorité
des startups ne s'appuient pas sur une innovation technologique, contrairement
à une idée répandue. Les idées qui marchent résultent bien souvent d'une
amélioration incrémentale d'idées existantes, ou d'un mélange original de
plusieurs idées bien connues.
Un exemple en est donné par la startup
levindefrance.com, dont la
présentation
en 6 s sur le réseau social Vine a fait partie des trois préférées du
public à l'occasion du lancement du label
MyStartupInParis par la Mairie de Paris.
Elle n'est pas la première à proposer du vin en ligne, loin de là, mais c'est
peut-être la première à agir comme un simple intermédiaire: le site transmet
aux vignerons les commandes des internautes; ces derniers gagnent ainsi plus
par bouteille vendue, et le site évite d'une part un investissement initial
important, d'autre part les épineux problèmes de logistique.
Qui crée une entreprise à la sortie de ses études ? Le cas
levindefrance.com est éclairant. L'entreprise a été créée par Gabriel
Jarrosson, élève en dernière année à l'
ISEP,
une école phare dans les technologies numériques. Alors qu'il n'est pas encore
diplômé, c'est déjà, en fait, sa troisième entreprise:
Salopette de grenouille est
une agence conseil en communication spécialisée dans le
social media
et
Les fossettes de
Camille, fondée avec 5 autres associés, est un site de rencontre dont les
critères de mise en relation reposent exclusivement sur des photos. Cet élève
de l'ISEP a donc le profil d'un
serial entrepreneur, soit quelqu'un qui
aurait probablement créé rapidement une entreprise même sans la crise des
recrutements.
À l'autre extrême se trouvent ceux qui préfèrent, pour toutes sortes de
raison, être employés par une entreprise.
Au milieu, il a toujours existé des élèves hésitant entre l'aventure
personnelle et la sécurité d'une entreprise existante, qui peut en outre
proposer des aventures de plus grande ampleur (comme la construction d'un
pipeline en Indonésie). Il a été remarqué depuis longtemps, et souvent
déploré, que les jeunes ingénieurs français créent moins souvent une
entreprise que les anglo-saxons. Question de culture, d'opportunités de
financement, de perspectives de carrière, mais aussi de climat économique.
Comme actuellement les recrutements sont en berne, l'écart des risques se
resserre (créer son entreprise est moins intimidant quand les offres d'emploi
sont maigres) tandis que l'écart des récompenses possibles augmente (une
entreprise qui renonce à des recrutements met aussi les promotions sous clef).
Si votre tempérament vous incite à être votre propre patron (mais attention,
au moins au début vous serez alors aussi votre propre balayeur !), sachez que
la période est propice et que toutes les écoles vous en donneront les moyens.
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