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Le vin en numérique (2013-06-20)


La Conférence des grandes écoles a publié son enquête annuelle sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés des grandes écoles, enquête reprise notamment par Le Monde. La crise a rejoint les ingénieurs: en un an, le taux d'emploi est passé de 94% à 85%, la différence s'expliquant surtout par la poursuite d'étude (thèse) afin d'augmenter encore la valeur du CV – et de repousser l'entrée sur le marché du travail.

Dans ce contexte, un nombre croissant de jeunes diplômés créent leur propre entreprise, le plus souvent dans le domaine du numérique. L'écrasante majorité des startups ne s'appuient pas sur une innovation technologique, contrairement à une idée répandue. Les idées qui marchent résultent bien souvent d'une amélioration incrémentale d'idées existantes, ou d'un mélange original de plusieurs idées bien connues.

Un exemple en est donné par la startup levindefrance.com, dont la présentation en 6 s sur le réseau social Vine a fait partie des trois préférées du public à l'occasion du lancement du label MyStartupInParis par la Mairie de Paris. Elle n'est pas la première à proposer du vin en ligne, loin de là, mais c'est peut-être la première à agir comme un simple intermédiaire: le site transmet aux vignerons les commandes des internautes; ces derniers gagnent ainsi plus par bouteille vendue, et le site évite d'une part un investissement initial important, d'autre part les épineux problèmes de logistique.

Qui crée une entreprise à la sortie de ses études ? Le cas levindefrance.com est éclairant. L'entreprise a été créée par Gabriel Jarrosson, élève en dernière année à l'ISEP, une école phare dans les technologies numériques. Alors qu'il n'est pas encore diplômé, c'est déjà, en fait, sa troisième entreprise: Salopette de grenouille est une agence conseil en communication spécialisée dans le social media et Les fossettes de Camille, fondée avec 5 autres associés, est un site de rencontre dont les critères de mise en relation reposent exclusivement sur des photos. Cet élève de l'ISEP a donc le profil d'un serial entrepreneur, soit quelqu'un qui aurait probablement créé rapidement une entreprise même sans la crise des recrutements.

À l'autre extrême se trouvent ceux qui préfèrent, pour toutes sortes de raison, être employés par une entreprise.

Au milieu, il a toujours existé des élèves hésitant entre l'aventure personnelle et la sécurité d'une entreprise existante, qui peut en outre proposer des aventures de plus grande ampleur (comme la construction d'un pipeline en Indonésie). Il a été remarqué depuis longtemps, et souvent déploré, que les jeunes ingénieurs français créent moins souvent une entreprise que les anglo-saxons. Question de culture, d'opportunités de financement, de perspectives de carrière, mais aussi de climat économique. Comme actuellement les recrutements sont en berne, l'écart des risques se resserre (créer son entreprise est moins intimidant quand les offres d'emploi sont maigres) tandis que l'écart des récompenses possibles augmente (une entreprise qui renonce à des recrutements met aussi les promotions sous clef).

Si votre tempérament vous incite à être votre propre patron (mais attention, au moins au début vous serez alors aussi votre propre balayeur !), sachez que la période est propice et que toutes les écoles vous en donneront les moyens.

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